mercredi 16 mai 2007

give thanks a tupac

Allez, allez
Je ne vois aucun changement, je me reveille le matin en me demandant
Si la vie ne vaut pas d'être vécue, devrais je me tirer une balle?
J'en ai marre d'être pauvre, et pire que tout je suis noir
Mon estomac me fait mal, alors je cherche un sac à piquer
Les flics vont chercher des problèmes à un 'negro'
(il) appuie sur la gachette, tue un 'nigga' et devient un héros
Donner du crack aux gosses, qui s'en soucie?
(c'est) une bouche de moins à nourrir pour l'aide sociale
D'abord à leur envoyer de la drogue par bateau, et à les laisser dealer
Leur donner des flingues, fais un pas en arrière, regarde les s'entretuer
Il est temps de réagir, c'est ce que Huey disait (Huey P Newton, fondateur des black Panthers) 2 coups de feu en pleine nuit, maintenant Huey est mort
J'aime mes frères mais on ne pourra jamais aller nulle part
Si l'on ne partage pas ce qu'on a, les uns avec les autres
Nous devons commencer à faire changer les choses
Apprend à me voir comme un frère et non comme 2 étrangers distants
Et c'est comme ca que c'est supposé se passer
Comment le diable pourrait il emmener un frère s'il est près de moi?
J'aimerai tant revenir en arrière, quand nous jouions, enfants
Mais les choses ont changé, et tout est différent maintenant

Refrain:C'est comme cela que ce se passe
Les choses ne seront plus jamais les même
C'est comme cela que ce se passe Aww yeah

Je ne vois aucun changement, tout ce que je vois ce sont des visages racistes
Cette haine déplacée fait honte aux races
- --- , je me demande ce que cela nous couterait (prendrait) de rendre ce Monde meilleur, arretons ces gaspillages
Enlevons le coté malfaisant des gens, ils agiront mieux ensuite
Car les noirs et les blancs fument du crack ensemble ce soir
Et le seul moment où nous avons affaire les uns aux autres, c'est pour nous tuer les uns les autres
Cela demande des efforts d'être vrai (réel), il est l'heure de nous entre-aider
Et bien que cela semble venir directement des cieux
Nous ne somme pas prêt de voir un président noir, uhh
Ce n'est pas un secret, ne nous cachons pas la vérité
Les prisons sont pleines, et elles sont remplies de noirs
Mais certaines choses ne changeront jamais
On essaie de montrer une nouvelle voie, mais vous restez dans le jeu de la drogue
Maitenant dites moi ce que doit faire une mère
Etre réelle, ne pas faire appel au frère qui est en toi
Tu dois agir de la manière la plus cool
(un homme parle) 'Je me suis fait 1000$ aujourd'hui'
Mais tu l'as fait d'une manière immonde
Vendre du crack à un gosse
(même homme) 'mais je dois gagner du fric'
Hé bien, voilà comment cela se passe

Voix de Tupac:Nous devons faire changer les choses
Il est temps pour nous, en tant que peuple, de commencer à faire bouger les choses
Changeons notre manière de manger, Changeons notre manière de vivre
Et changeons notre manière de nous comporter les uns avec les autres
Vous voyez que l'ancienne méthode ne marche pas, alors c'est à nous de faire
Ce que nous avons à faire....pour survivre

Et je ne vois toujours pas de changement, un frère (un personne à la peau
noire) n'a il pas droit à un peu de paix
C'est la guerre dans la rue et c'est la guerre au moyen orient
Même si ce n'est pas une guerre dû à la pauvreté, (ici) ils ont une guerre à
cause de la drogue
Alors la police peut m'emmerder (me déranger)
Et je n'ai jamais fait de conneries sans y être obligé
(Et je n'ai jamais commis de crime, je n'avais pas à en faire)
Mais maintenant je suis là avec les noirs qui vont vouloir se venger sur toi
Ne les laisse pas te soulever, te retourner
Te faire mal et (laisse pas ces) cons te frapper
Tu dois apprendre à te tenir
Ils sont jaloux quand il te voient avec ton téléphone portable
Mais va dire aux flics qu'ils ont pas le droit d'y toucher
Je ne crois pas à ca, quand ils détalent, je me les fais
C'est le son de mon jouet, tu dis que c'est pas cool
Ma mère n'a pas élevé un idiot
Et tant que je serai noir, je devrai me cacher
Et je ne pourrai jamais être cool (me reposer)
Parce que je devrai toujours me soucier des vengences
Des mecs que je me suis fait avant
Qui reviennent après toutes ces années Ratatata (= son d'une mitraillette), c'est comme cela que ca se passe

mardi 15 mai 2007

ital food

« Mieux vaut un repas d’herbes et de l’amour, qu’un boeuf engraissé, et de la haine. »

Omelette Ital

Ingrédients :4 bananes vertes,1 oignon,300ml d'eau,1 cuillerée à soupe de farine de blé,1/2 cuillerée à café de noix de muscade fraîche,3 cuillerées d'huile végétale.- Préparation :Arracher les deux bouts des bananes, les couper en deux,entailler profondément en longueur les bananes et avec les doigts arracher horizontalement la peau des bananes. Mettre les bananes dans un mixeur, mixer, ajouter l'eau petit à petit, mixer jusqu'à ce qu'elles soient consistantes. Dans un bol,mélanger les bananes mixées avec les oignons coupés finement, ajouter la farine de blé et la muscade et mélanger le tout. Chauffer l'huile dans une poêle, verser le mélange(de bananes) dans l'huile bien chauffée et bien frire les deuxcôtés jusqu'à ce qu'ils soient dorés. Couper en portions et servir avec de la salade.

ital food

Gâteau chocolat coco banane:

Pour 7 personnes:
Ingrédients :2 bananes mures,125 cl de lait de coco,4 cuillères a soupe de cacao ,250 g de farine et 125 g de sucre.La recette est très simple a suivre…Il suffit de écraser les bananes et de mélanger avec tout les ingrédients en ajoutant le lait de coco à la fin en diluant.On enfourne le tout au feu moyen (thermostat 7 ou 190°) pendant à peu prés 35 minutes.On peut le servir avec une crème coco fraise… on mixe les fraise avec le lait de coco avec un peude sucre de canne roux…

l'homme et la femme

L'homme poursuit la Femme et la femme poursuit l'homme.Le Féminisme combat le Chauvinisme et le Patriarchisme combat le Matriarchisme.Les hommes tentent de garder le contrôle des pouvoirs financiers et politiques des nations et les femmes essaientde détourner les hommes de leur Conduite par leurs aspirations à réveiller en eux leurs désirs ardents pour la chair, et cela continuellement,par leurs comportements et leurs apparences.C'est ainsi que sont les choses de nos jours, et cela, vue d'une perspective spirituelle, nous indique que l'ordre sexiste et agressif du monde présent nécessite des corrections.RastafarI EST cette correction. RastafarI est la Résurrection, la Re-naissanceet l'élévation de l'Unité dans l'Amour et la Loi, ainsi que l'Inité entre les hommes et les femmes - La Première Alliance brisée par Adam &Eve, qui s'égarèrent au loinl'un de l'autre, loin du ToutPuissant Créateur. Eve montrasa Loyauté au Serpent, et Adam commença à suivre les femmes.Après cela, tous les trois furent écartés du Paradis.Cette sorte de drame fût possible, car ces personnages mythiques jetèrent la confusion dans leurs relations,comme Jah l'avait définit,et c’est ainsi qu'ils perdirent la faculté de compréhension de la guidance et du Respect

patois rasta

Comme le disait un rastaman à qui on demandait quelle était la vision du monde dans la culture Rastafari : "Jus word-sound-paawa, bradda, dat what I-n-I a-deal wit, jus word-sound-paawa". Comprenne qui peut. La langue rasta est une façon formelle de refuser la mainmise anglo-saxonne sur le peuple jamaïcain et de réinterpréter l'héritage reçu (car comme le dit LKJ : "Ingland is a bitch, there's no escape in this…"). Ce patois, appelé "Dread talk", "I-ance" ou encore "I-yaric" révèle le lien entre culture rasta, identité tiers-mondiste et histoire africaine.
Pour commencer, il faut rappeler que la Jamaïque fut le joyau de l'empire britannique au XVIII° siècle. Les planteurs anglophones et les travailleurs africains créèrent une culture unique, comme en témoignaient les festivités annuelles comme Jonkonnu, le système de croyance afro-chrétien et le langage de l'île, mélange de créole et d'anglais.
Pendant l'entre-deux guerres, la Jamaïque connut une instabilité sociale. Les événements du début du siècle avaient transformé des esclaves en classe ouvrière affranchie. Certains, paysans sans terre ou travailleurs sans emplois partirent en Amérique centrale creuser des canaux (comme celui de Panama) ou construire des routes. D'autres affluèrent vers les villes du pays, Montego Bay, Kingston ou Mandeville surtout. La population urbaine tripla dans ces endroits, donnant naissance à des enclaves urbaines où se concentrait l'agitation politique et sociale. Les leaders syndicaux comme Alexander Bustamente, les activistes politiques comme Norman Manley, les Pan-africanistes comme Marcus Garvey et les promoteurs du Rastafarisme comme Leonard Howell s'y retrouvaient pour mettre en commun leurs forces. C'est ainsi que Norman Manley et Alexander Bustamente décidèrent par exemple de fonder le People's National and Jamaican Labour Party. La tradition orale de chaque acteur s'enrichissait de celle des autres pour combattre l'ennemi commun, le colonisateur anglais. Les Rastas apportaient notamment au discours une richesse allégorique tirée de la Bible ainsi qu'une manière solennelle d'exposer leurs arguments.
Cette habitude perdure, et les rastas emploient un très grand nombre de références bibliques, au propre comme au figuré. Max Romeo s'en prend souvent au Pape et à l'Eglise Catholique (par exemple dans la chanson Fire fi di vatican), accusés d'avoir détourné le message divin et de tenir les peuples sous leur domination. Les Rastas aiment introduire ou conclure une discussion à l'aide de formules incantatoires, ressemblant à des psaumes. Cette tradition dérive en partie des habitudes pris par les petits Jamaïcains dans les églises presbytériennes, où la messe s'accompagne de chants (type gospels) et de prières enflammées. Pour les rastas, il s'agit presque toujours de rappeler leur croyance en Jah, ce qui peut donner quelque chose comme ça : " I n I a go satta fi Heile Selassie, His Imperial Majesty, king of king, Lion of Judah, Jah Rastafari ! ".
Les contestataires cités plus haut étaient pour la plupart issus de la rue et apportaient dans les échanges une manière urbaine, abrupte et argotique de débattre des sujets. Naturellement, cette culture en construction était essentiellement orale, prenant et déformant l'anglais selon les usages acquis dans les champs de coton et sur les marchés ruraux depuis trois siècles. Aujourd'hui encore, le patois rasta n'est que très faiblement formalisé à l'écrit.
Les Jamaïcains parlent un patois qui révèle certaines survivances africaines tandis que les Rastas utilisent un dialecte spécifique. Evidemment, les deux approches se mélangent et s'influent mutuellement, notamment parce qu'une large majorité de la jeunesse jamaïcaine ne se définit par comme rasta mais adopte certains codes de cette communauté qui, stricto sensu, représente dix pour cent de la population de l'île. Les inventions linguistiques issues du monde rasta se retrouvent naturellement dans le reggae, ce qui explique leur influence (les jeunes jamaïcains ne veulent pas forcément devenir rasta, mais ils sont presque tous fans de Sizzla). D'abord, il y a bien sûr les mots propres à la culture Rasta, comme Jah. Ensuite, on trouve des termes qui ont évolué (brethren pour brother par exemple) ou des tournures anciennes remises au goût du jour pour donner une tournure solennelle à certains messages, comme dans les pièces de Shakespeare (William, pas Robbie !) : " Jah shall bringheth smoother than oil ", chante Culture dans Reasonning. Il y a aussi l'inversion des formes pronominales, le nominatif (I par exemple) étant utilisé pour l'accusatif (me) et inversement. Bob Marley chante ainsi " them belly full but we hungry " au lieu de dire " their belly are full but we are hungry" (leurs ventres sont pleins et pourtant nous avons faim).
Les formes nominatives sont d'ailleurs utilisées de façon redondante (" I " devient " I and I ") : " I and I a want to see King Rastafari " dit encore Culture dans Jah pretty face). En fait, les rastas utilisent de préférence le " I " plutôt que tous les autres pronoms (you, me they, etc.) parce qu'ils considèrent que ces pronoms sont générateurs de divisions, tandis que I and I est facteur d'union, solidarisant les hommes entre eux sous la bienveillance de Jah, The most high (I). I and I signifie donc littéralement " Jah et moi ". Pour dire " tu " (you), un rasta aura tendance à dire " I and I brethren ".
Les verbes sautent souvent dans les phrases (" you a liar, you a thief ") et les raccourcis anglais sont encore plus raccourcis (want to donne wanna en anglais parlé et waan en patois rasta). Le tout se décline d'une infinité de manière, le reggae encourageant une invention perpétuelle de mots et de formules pour accompagner les riddims et trouver de nouvelles sonorités. Brethren donne par exemple bredda et la répétition des pronoms peut être répétée pour accompagner un accord (" You won't even listen to I & I & I " déplore Culture dans Trust me). Cette manie va jusqu'à remplacer le début d'un mot par " I " : children devient Idren, natural donne Ital. En outre, les chansons sont truffées de slogans rastas, comme Irie Ites (formé à partir de " Higher Heights " ou de " Israelites "). Le pronom I remplace aussi le son u dans des mots comme unity ou human, qui deviennent Inity et Iman.
Le vocabulaire rasta est naturellement décliné des croyances et de la culture rasta. Les Rastas se réfèrent à cet univers symbolique en utilisant le terme générique " culture ", synonyme de Rastafari. Il faut noter que les Rastas n'utilisent jamais le mot rastafarisme, puisqu'ils rejettent tous les " isms ", considérant que les idéologies sont des instruments de domination. La cuisine, par exemple, fournit énormément de mots au patois rasta. Beaucoup de Rastas sont végétariens et insistent sur la nourriture naturelle (Ital food), fruits, légumes et graines. Callalo désigne une plante originaire d'Afrique, sorte d'épinard. Cerasee est une plante sauvage grimpante qui donne un fruit orangé. On utilise ses feuilles en infusion comme laxatif, contre les maux d'estomac. Cho cho est une sorte de courge pulpeuse qui se cuisine et se mange comme tel. Sans oublier le Ackee, fruit national en Jamaïque, ni l'aloe, ou sinkle Bible, qui permet comme chacun sait d'apaiser les brûlures et les irritations. Grâce à lui, les Jamaïcains n'ont pas à se ruiner en crèmes solaires, d'ailleurs moins efficaces que l'aloe (l'aloe se récolte un peu partout en Jamaïque, car la plante y est omniprésente).
Certains Rastas refusent de boire de l'alcool alors que d'autres apprécient la bière Red Stripe ou la Dragon Stout de Jamaïque. D'autres ne mangent pas de porc. Certaines interdictions dérivent d'une interprétation de la Bible et une partie des Rastas respectent les tabous issus de l'Ancien Testament, comme l'interdiction de dormir avec une femme lorsqu'elle a ses règles. Cette restriction se reporte dans la culture populaire jamaïcaine, où les insultes les plus violentes comportent une référence à la menstruation, comme Blood clot ! (caillot de sang) Ras clot ! ou Bumba clot !
Autre champ sémantique assez développé : l'univers lié à la ganja. Sinsemilia, chalice (pipe à eau), collie (herbe en argot), cutchie (pipe en terre), herb, lambsbread, spliff, kaya, ishence … les Rastas ont autant de mots pour désigner l'herbe que les Eskimos pour la neige.
D'autres formules types, liées à la vie urbaine et au style de vie des rude boys, servent à qualifier des personnes ou des situations. Johnny too bad est un type peu recommandable, pas forcément violent mais un peu escroc (Horace Andy dédie une chanson à ce personnage sur son dernier album). Un quashie est un imbécile, un type capricieux ou tatillon est fenky-fenky, un baratineur se fera traiter de ginnal. Tous méritent d'être traînés dans la putta-putta (la boue). Ces termes forment un héritage du ghetto, dans ce qu'il a de pire (la violence, la pauvreté, l'exclusion) et de meilleur (l'humour, la solidarité).
Pour les rastas, le langage est une arène, un lieu de lutte politique et de transformation personnelle. Puisque l'Anglais est associé à la mise en esclavage (enslavement) du peuple africain, sa grammaire, sa phonologie et sa sémantique ne sont pas considérés comme venant du cœur ("heartical"), c'est-à-dire comme étant capables d'exprimer la conscience et la culture africaines. Au cours du XX° siècle, la structure phonologique des mots anglais fut sondée et cassée en deux pour exposer l'opposition entre les sons et la signification des mots. Ces morceaux furent ensuite ré-assemblés pour donner de nouveaux mots appelés up-full sounds. Par exemple, le préfixe de dans le mot dedicate (prononcé dead-i-cate) fut éliminé à cause de sa similarité sonore et signifiante avec le son de contenu dans les mots anglais death ou destruction. Le préfixe de fut remplacé par un son qui signifie l'inverse. En l'occurrence, live (la vie) est pris pour remplacer de (la mort) : dedicate devient donc livicate (live-i-cate).
Dans le mot understand, le son un fut de la même façon remplacé par le son o (de over). Understand devient ainsi overstand (ou parfois o-stand) pour montrer que tous les locuteurs d'une langue sont égaux et que, par conséquent, aucun d'entre eux ne peut être placé en dessous des autres (under = en dessous).
Le son up dans le mot oppression fut remplacé par down, comme dans downpression ou down-press-I, car peu de gens sont promus (" pushed up ") économiquement ou socialement tandis que beaucoup d'autres sont déchus (" pushed down "). L'oppression consiste justement à rabaisser le peuple, ce que downpression rend mieux - phonétiquement et par l'analyse du mot-valise - que oppression.
Le son con contenu dans les mots comme conscious (kon-scious) ou control (kon-trol) est proscrit car il est assimilé au k du mot créole kunni, qui signifie " intelligent ". Le suffixe con/kon est ainsi remplacé par le suffixe I, ce qui donne Itrol et Iscious. D'une façon similaire, le suffixe dom fut retiré du mot wisdom à cause de sa proximité phonétique avec le mot dumb (idiot), car on ne peut pas être intelligent et idiot à la fois (wise/dumb). On remplace ce suffixe par mom (wismom) puisque mom signifie homme en créole (wis-mom = wise man).
La refonte de termes anglais permet aux rastas de lier les sons reconstruits (up-full sounds) à des événements historiques et à des logiques culturelles. Le mot duppy ou dupe, par exemple, est d'origine africaine. Il fait référence à un système social dans lequel l'identité est composée de plusieurs âmes. Chaque être est doté d'un esprit unique, son âme (duppy soul) et d'une personnalité d'accompagnement (shadow spirit) qui incarne le système social de différenciation du bien et du mal. Lorsqu'une personne meurt, un esprit voyage vers un autre monde tandis qu'une ombre se tapit derrière l'esprit. Grâce à une série de rituels, l'ombre est dispersée sous la terre, donnant aux vivants l'assurance qu'elle ne sera pas utilisée à mauvais escient. Dans les religions populaires des Caraïbes (Pocomania, Revival), cette ombre (shadow spirit) communique au cours des transes extatiques avec un ensemble de divinités afro-chrétiennes.
En somme, transformer les mots de Babylone en mots rasta (heartical words) est une démarche politique d'appropriation des concepts et du monde. Il s'agit par définition d'un processus continu puisqu'il correspond à une décolonisation des mots, des idées, des actions et des comportements. Cette attitude complète la démarche créole consistant notamment à omettre le début, le milieu ou la fin d'un mot (ex : workin' pour working).
Nous manquons de temps, de matériaux et de compétences pour établir une analyse complète et détaillée du patois rasta et de ses dynamiques. Le glossaire proposé à la fin de cette article doit être considéré comme une simple introduction à cette langue. Si vous désirez la comprendre en détail, il vous faudra glaner ça et là des informations, notamment à partir des liens proposés plus bas. Les linguistes gagneraient à étudier ce sujet passionnant, au carrefour de multiples enjeux sociaux et culturels. Le rôle des mouvements migratoires, les échanges sociaux, la façon dont se disséminent les idiomes rastas dans les langues occidentales, l'influence de la musique sur la langue, la construction de niveaux de langage différents au sein du patois, le rôle de l'humour ou l'influence des cultures contemporaines (culture US, rap et ragga notamment) mériteraient d'être approfondis. On pourrait par exemple insister sur les constructions verbales issues de représentations culturelles telles que l'image du karaté dans le cinéma. On sait, entre autres références clefs, que les films de Bruce Lee et consorts eurent une influence majeure sur la langue car ils connurent un très grand succès en Jamaïque dans les années 60/70. Les rastas s'identifièrent aux héros et recyclèrent leurs mimiques, leurs cris, leurs attitudes, affirmant vouloir pratiquer une forme de kung-fu verbal qui permettrait d'abattre Babylone.
On pourrait également insister sur le rôle fondamental joué par certains locuteurs à l'influence considérable, comme LKJ, le dub-prophet, Peter Tosh ou Lee Scratch Perry, le producteur génial qui fit des Wailers le plus grand groupe du monde, grâce à son talent de parolier et de musicien. Plein d'humour, adorant les jeux de mots, les messages cachés et les inventions verbales, Scratch est à l'origine de textes superbes, qui exercèrent une grande influence sur la langue. Dans Them belly full, il fait par exemple dire à Bob marley " a hungry mob is an angry mob/A rain a fall but the dirt is tough/ A pot a cook but the food no' nough" (une foule affamée est une foule en colère/la pluie tombe mais le sol est dur/la marmite chauffe mais il n'y a pas assez à manger). En quelques mots et pas mal d'ellipses, il restitue ainsi un contexte social et un message politique d'une force brute, jouant sur les similarités sonores pour mieux faire ressortir les constats dramatiques (hungry/angry ; cook/no'nough). Le message s'avère d'autant plus percutant que le refrain sera mémorisé par des millions d'auditeurs. Peter Tosh, lui, était passé maître dans l'art d'inventer des mots-valises pour exprimer la vision rasta et donner aux concepts, aux choses et aux gens un habillage sonore et textuel plus conforme à la vision qu'il en avait. Pour Peter Tosh, le système se dit shitstem et la politique (politics) devient polytricks, l'art d'infliger aux gens toutes sortes de mauvais coups.
En définitive, la grande force du patois rasta, c'est d'avoir donné envie à des millions de locuteurs dans le monde de comprendre et d'utiliser ce langage. Evidemment, ce succès est dû à l'immense popularité de Bob Marley, dont les fans ont toujours voulu comprendre le message, ce qui les amenait à découvrir le parler rasta et ses spécificités. Les communautés jamaïcaines installées ici et là dans le monde (et notamment en Angleterre) ont poursuivi ce travail de dissémination et d'influence linguistique. Loin de favoriser un repli communautaire, le patois rasta exerce donc une influence significative sur la culture contemporaine, surtout lorsqu'il est couplé à la puissance d'expression du reggae. Big it up !

lundi 14 mai 2007

DREAMLAND

Il était une fois un pays dont j'ai entendu parler,qui était si loin de l'autre côté de l'océan. Etre là bas dans ce pays de rêve serait pour moi le paradis.Nous cueillerons notres petit dejeuner directement de l'arbre, nous receverons notre miel emporté par les abeilles,nous glisseront sur les vagues des chutes d'eau et toutes les splendeurs de la vie nous les récolteront.Nous vivrons ensemble deans ce monde de rêve et nous seront tellement heureux.Oh comme ce moment sera merveilleux,nous compterons les étoiles dans le ciel...et nous seront certainement éternels